Vie professionnelle

Produits laitiers

Le lait et les oeufs se déconfinent

Publié le 22/04/2020 | par Jean-Michel Hell

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Damien Henry, PDG du Super U à Altkirch travaille essentiellement avec Alsace Lait.
Jean-Michel Hell

Le lait, les œufs et les produits frais plus globalement sont très prisés en ces temps de confinement. C’est le cas au Super U d’Altkirch où la consommation était très importante samedi 11 avril, au beau milieu du week-end de Pâques.

Une affluence prévisible qui a incité la direction de l’entreprise à revoir l’entrée de son site pour ses clients. Des affiches et des barrières ont été mises en place pour permettre un meilleur flux des entrées et des sorties. Sur le parking, des bénévoles, indépendants du magasin et membres d’une association de citoyens, répartis par petits groupes, ont nettoyé et désinfecté les chariots, équipés de produits et de matériels mis à disposition par le Super U et une pharmacie riveraine. La foule des grands jours est venue s’approvisionner en matinée. L’après-midi a été un peu plus « calme. »

L’occasion pour le PDG du Super U d’Altkirch, Damien Henry, de constater que les rayons destinés au lait avaient été pris d’assaut. « Nous les avons achalandés toute la journée. Nous travaillons essentiellement avec la coopérative Alsace Lait. Je suis là depuis huit années et cela fonctionnait déjà avant mon arrivée. Nous n’avons aucun problème de livraison. Ils sont très réactifs et nous pouvons nous féliciter de l’existence d’une confiance mutuelle. Aujourd’hui (samedi 11 avril), les rayons ont trouvé preneur toute la journée », explique Damien Henry. Il reconnaît qu’il existe davantage de difficultés pour des produits de marque comme Lactel ou Candia qui sont souvent en rupture ces derniers jours.

+ 60 % des ventes pour les œufs

Forcément, la consommation est bien plus importante depuis le début du confinement. « Les ventes des produits de première nécessité ont explosé. Je pense aux œufs où l’augmentation est de 60 %, au lait et à tous les produits frais en hausse de 30 %. En moyenne, nous sommes livrés deux fois par semaine sans aucune difficulté. En revanche, d’autres articles connaissent une forte baisse de la consommation. Je pense à tout ce qui concerne les vêtements mais également les vins, les fleurs ou encore les produits pour Pâques. Les gens se replient sur l’urgence du moment », ajoute Damien Henry.

Une de ces urgences concerne les œufs. Super U Altkirch travaille avec la ferme Prim’Vert de Michelbach-le-Haut. Cette dernière a un centre de conditionnement et trie les œufs d’une dizaine de producteurs qui ont avec elle un contrat de livraison. C’est, par exemple, le cas de la ferme de Sébastien Stoessel à Feldbach. « J’apprécie de travailler de cette manière. La ferme Prim’Vert a une véritable réactivité. Elle cherche les œufs, les trie et les distribue. C’est de la filière courte avec une réponse rapide et adaptée à la production. Les camions et les salariés jouent le jeu. Pour nous, c’est une source d’écoulement de notre production. Cette dernière est accessible et de qualité. Nos œufs sont garantis sans OGM et avec une traçabilité totale. Nos poules sont élevées en plein air », précise Sébastien Stoessel.

 

 

À la ferme Prim’Vert, André Bastady confirme cette hausse des ventes. Et pour cause. « Depuis le début du confinement, la vente des œufs a changé d’orientation. Généralement, 30 % des œufs partent dans le milieu de la restauration. Ce dernier est actuellement fermé. Ce qui bloquait les ventes. Du coup, j’ai réorienté mes livraisons vers toutes les GMS de la région, de Saint-Louis à Haguenau. Nous vendons nos œufs pour les Alsaciens. Ils y gagnent en fraîcheur », se félicite André Bastady. Il confirme cette hausse spectaculaire des ventes. De l’ordre de 20 à 70 % selon les secteurs géographiques. « On pourrait vendre le double actuellement. C’est la partie positive de cette crise. Il faut espérer que les mêmes consommateurs penseront encore à nous le reste de l’année », concluent les professionnels.

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