Concours général agricole des vins
Colmar : l’heureuse exception
Concours général agricole des vins
Publié le 09/02/2023 | par Jean-Michel Hell
Les présélections des vins de la région Alsace du Concours général agricole se sont déroulées mardi 7 février au Parc-Expo à Colmar. 560 échantillons ont été soumis à l’appréciation des membres du jury. Pour les producteurs, l’objectif est de se retrouver en finale le 25 février au Salon international de l’agriculture.
L’ambiance est studieuse dans la Halle aux vins. Les 109 membres du jury sont répartis autour des 31 tables mises en place pour l’occasion. On y retrouve des viticulteurs, des sommeliers, des professionnels du vin, des représentants de l’administration, des étudiants du BTS technico-commercial vins et spiritueux à Rouffach ou encore des membres de la confrérie Saint-Étienne de Kientzheim. « Après ces années difficiles en raison de la crise sanitaire, on sent une certaine effervescence. Les gens sont de retour pour profiter de leur passion et découvrir de beaux produits », se félicite Mélanie Haby, commissaire régionale du concours pour la Direction départementale des territoires (DDT) du Haut-Rhin. Comme chaque année, elle est en charge de l’organisation de l’événement avec la Chambre d'agriculture Alsace et l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava). L’intérêt de la manifestation a fait venir à Colmar Olivier Allemann, commissaire général du Concours général agricole national depuis 2020. « Ce concours est une référence. Je suis heureux de constater que le jury se féminise et rajeunisse. Cette évolution est importante car, certes, il y a un cahier des charges à respecter mais il y a également une évolution des goûts des consommateurs. Nous devons en tenir compte. Nous avons tous besoin de continuer à tirer nos produits vers l’excellence », rappelle Olivier Allemann.
L’année viticole 2022 a été complexe au niveau météorologique. C’est ce qui explique vraisemblablement cette baisse de 5 % des échantillons présentés au niveau national. Mais Colmar fait l’heureuse exception. Une vraie performance aux yeux d’Olivier Allemann. Ce sont en effet 560 échantillons, essentiellement du millésime 2022 mais parfois de celui de 2021 ou même de 2020, qui ont été présentés par 23 maisons. Il y a là 106 rieslings, 82 pinots gris, 81 crémants, 76 gewurztraminers, 65 pinots noirs, 61 pinots blancs, 58 sylvaners, 25 muscats et 6 chasselas. Sachant que 4 klevener d’Heiligenstein seront directement dégustés à Paris. « Cette année, la notation se fait sur 20 comme pour la grille du CGA à Paris avec des demi-points. Nous vous rappelons que nous sommes ici sur une présélection et pas sur des vins à médailler. Ne soyez donc pas trop sévères. Les vins qui ont une note inférieure à 14 ne passeront pas cette présélection. Apportez un commentaire pour chacun des vins. Il faut au maximum 60 % des vins qui peuvent passer ce concours aujourd’hui. Vous devez avant tout éliminer les vins avec des défauts. Ne gâchez pas des potentialités », précise Marie Eber-Nussbaumer, œnologue-conseil à la Chambre d'agriculture Alsace et nouvelle responsable de l’organisation du CGA pour la partie vin. Frédéric Roy étant encore de son côté le coordinateur.
Diversité de produits
S’il ne déguste pas, le président de l’Ava Gilles Ehrhart a tenu à être présent lors de cette matinée. « Depuis mon élection, je n’avais pas encore pu y assister. Et puis, il y a eu la crise sanitaire. L’Ava reste dans ce partenariat avec la Chambre d'agriculture Alsace et l’État. C’est bien de voir cette bonne organisation. Ce concours est important car il est encore local. C’est valorisant. Les produits présentés représentent bien ce qui a été réalisé dans le vignoble », se félicite Gilles Ehrhart. La coordinatrice du BTS technico commercial en vins et spiritueux au lycée de Rouffach, Véronique Sirguey est tout aussi satisfaite. Elle est venue avec 17 étudiants de deuxième année et 10 autres de première année. « Dans un premier temps, Frédéric Roy est venu au sein de l’établissement nous expliquer le concours, son organisation, l’importance des médailles. Dans ce second temps, il y a ce que j’appelle la mise en pratique. La dégustation des vins d’Alsace, où nous pouvons nous rendre compte de la diversité des produits. Je suis également professeure de marketing. Pour nos élèves, il est important de pouvoir expliquer les qualités des vins pour ensuite les valoriser et les vendre. Pour ma part, je cherche de jolies couleurs et des vins bien aromatiques », précise-t-elle.
Président de l’association des étudiants de ce BTS technico-commercial en vins et spiritueux depuis mars 2022, Étienne Heitz est également ravi. « Cette dégustation nous permet de découvrir la diversité des vins d’Alsace. À cette table, nous avons des pinots gris. Ce n’est pas mon cépage de prédilection, mais il y a des choses intéressantes. C’est une belle expérience en tout cas. Nous pourrons témoigner auprès de l’ensemble de nos camarades », témoigne le jeune homme. Plus expérimenté, le directeur de la confrérie Saint-Étienne, Éric Fargeas est sur la même ligne : « À ma table, nous dégustons des pinots noirs. Il y a de belles couleurs, de belles intensités, de belles matières. Nous découvrons des produits qui représentent bien les vins rouges d’Alsace. Cette dégustation est d’autant plus pertinente qu’elle complète les vins que nous avons déjà à l’œnothèque de la confrérie. Le millésime 2022 va donc élargir encore davantage la gamme. C’est valorisant. »
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