Vigne

Grand concours des vins de Colmar

La médaille, un levier de communication

Publié le 16/05/2023 | par Jean-Michel Hell

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Serge Fleischer et Gilles Ehrhart (debout), respectivement présidents du Civa et de l’Ava, ont assisté à la dégustation.
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Madeleine Diebolt de Bernardswiller participe régulièrement à des jurys de concours. Cette fois, elle a dégusté du crémant.
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Le 52e grand concours des vins de Colmar s’est tenu jeudi 11 mai au Parc-Expo de Colmar. Pour le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace qui organise la manifestation, il s’agit d’un levier de communication important qui participe, comme d’autres événements, à l’image du vignoble, des professionnels et de leurs produits. Retrouvez les résultats à la suite de cet article.


Pour cette nouvelle édition, le riesling, le pinot noir, le crémant et le pinot gris représentent à eux quatre plus de 70 % des échantillons. Il n’y a pas davantage de vins soumis à l’appréciation des membres du jury que les années précédentes. « Et pour cause. Nous sommes moins de producteurs qui exploitons par contre sur toujours 15 000 hectares. Il y a moins d’entreprises et donc forcément moins d’échantillons. Toutefois, nous devons constater qu’un cinquième des professionnels alsaciens est présent pour tenter d’obtenir une médaille. Il y a donc un intérêt économique évident », explique le président du Civa, Serge Fleischer. Au total, ce sont 654 vins qui ont été présentés par 77 entreprises. Pour les AOC, les millésimes 2021 et 2022 étaient présentés. Pour le crémant, les millésimes 2019, 2020 et 2021. « Ce n’est pas la meilleure période économique mais pour autant le vignoble d’Alsace résiste mieux que les autres vignobles de l’Hexagone. Nous sommes même en croissance sur les effervescents avec le crémant et ses plus de 40 millions de bouteilles vendues. Cette appellation est un élément clé de l’équilibre du vignoble », insiste Serge Fleischer.

Il en profite pour expliquer que le Civa porte des projets et communique de façon dynamique pour transmettre cette énergie positive des vins d’Alsace. « Dans notre dernière campagne publicitaire, nous renvoyons l’idée d’une consommation responsable et d’une attitude responsable et sociétale. Nous insistons également sur le fait que notre vignoble est pleinement engagé au niveau environnemental. Il y a de la place pour tout le monde avec une diversité de produits et une diversité d’entreprises. C’est la richesse du vignoble alsacien », se félicite Serge Fleischer. Présent à ses côtés, le président de l’Association des viticulteurs d’Alsace Gilles Ehrhart acquiesce. « Ce concours a effectivement tout son intérêt d’être et de perdurer. Il aide à dynamiser la vente de nos vins », constate-t-il.

Cultiver la fierté du métier

Parmi les grandes satisfactions de ce concours, le nombre de membres du jury. « Depuis cette année, les inscriptions peuvent se faire en ligne. Chaque entreprise doit présenter un juré par tranche de dix vins présentés pour la dégustation. Ils sont aujourd’hui 147. Cela contribue également au sérieux de ce concours. Nous leur demandons au préalable de déguster un vin « étalon » pour harmoniser les notes. Cela leur permet de voir s’ils sont trop stricts ou au contraire trop généreux par rapport à la moyenne de leurs collègues. Nous leur demandons également de faire un commentaire pour chaque vin médaillé en argent ou en or », précise Thierry Fritsch, œnologue et chargé de mission export au Civa. Une mission remplie par Madeleine Diebolt de Bernardswiller. « Mon mari est dans le monde viticole. C’est à ce titre que je participe régulièrement à des concours. J’aime bien déguster les nouveautés. Cette fois, je suis à une table consacrée au crémant d’Alsace. Je suis satisfaite. Le crémant est bien meilleur que le champagne », affirme la dégustatrice.

La dégustation des vins « Coups de cœur » aura lieu le 22 mai dans les locaux du Civa. Les dégustateurs seront membres de l’association des sommeliers d’Alsace. « Il s’agit de sélectionner dix médaillés d’or et de leur donner un coup de cœur. L’idée de départ est de redynamiser le concours, de monter en qualité, de mettre en avant les très bons vins. Ensuite, il s’agit de mettre à l’honneur les producteurs. On s’en sert comme un levier de présentation des femmes et des hommes, les vignerons. Il y a là une dimension marketing mais également humaine. Il faut que les vignerons s’affichent et s’affirment. Cette mise en avant le permet et cultive cette fierté de ce métier », note Thierry Fritsch. On en sera à la quatrième édition. « Nous avons donné 30 coups de cœur lors des trois éditions précédentes. Il y a des domaines qui reviennent et des nouveaux. Il y a des coopératives, des négociants et des vignerons indépendants de taille modeste. Tous ont droit à un même visuel dont ils peuvent se servir ensuite pour leur propre communication », conclut Thierry Fritsch.

 

 

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