Élevage

Volailles. Abattoir Siebert à Ergersheim

Les avantages d’une clientèle diversifiée

Publié le 21/04/2020 | par Florence Péry

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Certaines grandes surfaces ont multiplié leurs ventes de volaille par trois ou quatre. Les très grandes surfaces semblent avoir plus de mal, constate Bruno Siebert.
Germain Schmitt

Confinement ou pas, la viande de poulet continue à se vendre. Chez Siebert, les grandes surfaces ont absorbé les volumes perdus en restauration hors domicile. Chez les éleveurs, les mises en place n’ont pratiquement pas été modifiées.

Avec l’épidémie de Covid-19, l’abattoir Siebert à Ergersheim, principal opérateur de la filière Alsace volaille, fait face à une réduction de personnel : une cinquantaine de salariés sont absents car malades ou obligés de garder leurs enfants, sur les quelques 300 qui font tourner le site, indique Bruno Siebert, le PDG des Volailles Siebert. « Cela pose des problèmes, notamment sur les postes clés, où on a du mal à trouver des intérimaires. Heureusement qu’on a du personnel polyvalent. »

Malgré ces difficultés, l’activité se poursuit. « On arrive à tenir car on a une clientèle diversifiée : la restauration collective est à l’arrêt mais les grandes surfaces ont pris le relais. Elles ont pratiquement avalé la totalité du volume », indique Bruno Siebert qui se félicite de ne pas être tributaire d’une seule clientèle. Cette substitution a pourtant ses contraintes : « On vend davantage de produits préemballés, ce qui demande beaucoup de main-d’œuvre. » La demande de volailles label rouge est soutenue, celle de volailles bio tire même « très fort », selon le PDG des Volailles Siebert qui y voit un réflexe habituel dans les moments de crise.

Export : en attendant la reprise

À l’export, l’entreprise a perdu momentanément une grande partie de ses débouchés. « C’est là qu’on souffre le plus. On fait énormément de gastronomies sur ces marchés. » Le chef d’entreprise cite l’exemple des suprêmes de poulet jaune : vendus uniquement hors du marché français, ils ont dû être congelés en attendant une reprise du marché. « On a la capacité de stocker et de transformer selon les besoins, ce qui nous rend relativement autonomes. » Bruno Siebert, qui est confiant dans le soutien de ses clients, est particulièrement attentif au déconfinement progressif annoncé par l’Autriche et l’Allemagne.

Du côté des mises en place, en dehors d’une journée et demie de production sacrifiée « par précaution » en début de confinement, rien n’a été modifié. « On a simplement tenu compte des congés scolaires qui viennent de démarrer : c’est toujours une période un peu plus calme, avec 10 à 15 % de volume en moins. »

Comme beaucoup de chefs d’entreprises agroalimentaires, Bruno Siebert s’interroge sur la façon dont les consommateurs vont faire évoluer leurs achats après le confinement. « Les comportements ne seront plus les mêmes », prévoit le chef d’entreprise sans trop savoir à quoi s’attendre.

 

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