Thierry Fesser, président du canton viticole des JA du Haut-Rhin
« Venir à la rencontre des gens »
Thierry Fesser, président du canton viticole des JA du Haut-Rhin
Publié le 20/01/2023 | par Jean-Michel Hell
Les jeunes viticulteurs du Haut-Rhin se sont retrouvés vendredi 6 janvier pour évoquer les dossiers d’actualité : la baisse des rendements et la récolte 2022, la transmission et la reprise des exploitations, ou encore les animations à réaliser pour promouvoir les vins d’Alsace.
Le canton viticole des Jeunes Agriculteurs du Haut-Rhin compte une cinquantaine de membres. Elle est présidée depuis un an par Thierry Fesser en cours d’installation sur l’exploitation familiale à Niedermorschwihr. « Nous avons dix hectares de vignes. L’année a été compliquée avec des pluies qui étaient attendues. Finalement, la récolte a été intéressante avec un millésime de qualité. Ici, nous faisons également de la prestation de service autour du village », explique le jeune viticulteur âgé de 23 ans. Plus globalement, les professionnels se sont également félicités de cette récolte 2022. « Les vins ont une bonne acidité et les volumes sont là. Avec 980 000 hl, il y a de quoi valoriser les vins d’Alsace. Maintenant, l’objectif est d’atteindre le million », poursuit Thierry Fesser. D’autant plus que les ventes sont également en augmentation, de l’ordre de 3 à 4 % sur une année.
Pour sa première année à la présidence des JA viti, Thierry Fesser a souhaité multiplier les actions et initiatives pour dynamiser toujours davantage la section. Outre les actions syndicales menées de concert avec les aînés de la FDSEA du Haut-Rhin, les jeunes professionnels étaient présents pour tenir la buvette au concours régional de taille de la vigne, aux JA’S Day à Mulhouse en avril, à l’opération « sourire » du week-end de Pentecôte au Koïfhus à Colmar, ou encore à des animations pendant la Foire aux vins à Colmar ou d’autres manifestations viticoles dans le vignoble. « Nous serons encore présents en 2023. Nous allons également organiser un voyage au Portugal du 22 au 26 mars. Nous voulons aussi réaliser un container qu’on puisse poser sur une remorque pour mettre nos frigos et fours à tartes flambées quand nous nous déplaçons sur des événements. Ces actions permettent de nous rassembler, de créer du lien et surtout de faire bouger la profession. Le monde viticole a trop tendance à s’asseoir sur sa chaise et à attendre les touristes sur la route des vins. Nous comptons au contraire multiplier les déplacements et venir à la rencontre des gens », confie le jeune vigneron.
Ne pas faire du business énergétique
Concernant les dossiers d’actualité, la chasse et les dégâts de gibiers sont des sujets récurrents alors que celui concernant les panneaux photovoltaïques est plus récent. « Sur les toitures, ce n’est pas un problème, bien au contraire puisque nous sommes nombreux à avoir un tel projet. Mais des panneaux au sol, ce n’est pas acceptable. Les sols sont là pour nourrir la population et non pas pour faire du business énergétique », prévient Thierry Fesser. Il invite ses adhérents à s’intéresser à tous ces sujets mais aussi à s’investir et à venir se former à l’école des cadres qui est en cours. « Apprendre à s’exprimer en public, savoir répondre efficacement à nos interlocuteurs, bien réagir face à des situations complexes, mieux appréhender nos sujets agricoles, sont autant de points que l’on apprécie mieux après une formation à l’école des cadres. Pour nous, les jeunes, c’est une bonne formation. » Il invite au passage ses adhérents à assister à l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs le 2 février prochain.
Lors de l’assemblée générale, la caisse d’assurance-accidents agricoles (CAAA) du Haut-Rhin interviendra sur le thème la prévention et la réactivité vis-à-vis des accidents agricoles. « La CAAA nous accompagne au quotidien dans nos métiers. Pour nous, il est important de prévenir les risques d’accidents mais également d’avoir la bonne réaction s’ils se produisent. De tels accompagnements sont nécessaires lorsqu’il s’agit d’accidents mais également dans les démarches administratives pour s’installer car le parcours n’est pas simple », estime Thierry Fesser.
Une réforme sur la transmission est d’ailleurs à venir. « Jusqu’à présent, les principales difficultés pour les jeunes qui ont un tel projet, c’est de pouvoir financer les charges liées aux bâtiments existants, sans parler du foncier. Les coûts sont énormes à l’heure de la baisse des rendements. Mais nous, jeunes viticulteurs, restons confiants et mobilisés. Les ventes de vins d’Alsace repartent à la hausse. Il faut donc relever les nouveaux défis qui sont face à nous », conclut Thierry Fesser.
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