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Vigne

Évolution des ventes de vins pendant le confinement

Retour à la tradition de la consommation courante, le BIB grand vainqueur du confinement

Publié le 27/04/2020 | par DL

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Au Super U de Fessenheim, le directeur Dominique Schelcher renforce l'offre locale.
Ilona Bonjean

Le confinement modifie sensiblement l’économie du vin. Mais des signaux d’indicateurs de consommation sont finalement très rassurants sur le long terme pour le vin en tant que valeur alimentaire sûre. Aux filières cependant de s’adapter aux circonstances.

Baisse des ventes en linéaires d’hypermarché, explosion des ventes en drive et en e-commerce, recul des ventes de bulles, mais explosion des ventes de vins de consommation plus courante, les IGP et les bag in box : le confinement nous réserve des évolutions, somme toute peu surprenantes, inquiétantes en certains aspects pour l’équilibre économique des filières viticoles, mais rassurantes également sur l’avenir du vin en tant que pilier identitaire de la consommation à la française. Forcément, comme dans le reste de l’alimentaire, les gros volumes ont tiré leur épingle en début de confinement. Par son aspect non périssable, le vin a une carte à jouer.

Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires des vins au plan hexagonal n’était clairement pas orienté à la hausse. Après un mois de janvier en baisse, les alsaces sont allés à contre-courant de cette tendance en février. Les ventes étaient reparties y compris pour les vins tranquilles avec un certain brio : + 9,6 % en métropole pour les vins tranquilles comparé à février 2019 et +1 % sur 12 mois, en volumes. Les crémants continuaient sur leur lancée.

Mais voilà, en semaine 13, soit du 23 au 29 mars, soit en 2e semaine de confinement, le chiffre d’affaires des vins tranquilles plus les effervescents en hyper, super et grandes surfaces a plongé de 9,4 %. En réalité, ce sont les hypermarchés qui ont décroché, les ventes en supermarché ont préservé leur CA sur le mois de mars. Sans surprise, l’e-commerce des grandes surfaces a vu son CA exploser de 73 %. De même les proxi et supérettes ont vu leur CA gagner plus de 15 %.

La deuxième semaine de confinement nous renseigne également sur les évolutions des différents types de vins. Le CA des effervescents recule de plus de 15 points. Clairement, l’ambiance n’était pas à la fête… Mais dans ce recul, les « bulles » de marques de distributeurs ont gagné 4 points de part de marché. Parmi les effervescents, on note le fort recul des champagnes avec -36 % de CA et de -26 % pour les effervescents d’AOP. Dans ce concert, le chiffre d’affaires des ventes de crémants de France en hyper et supermarché a accusé le plus fort recul : -41 % en première semaine de confinement et -55 % en deuxième semaine. On notera que la percée significative des proseccos au cours des deux premières semaines de mars, avant la crise donc, avec un CA à +36 %, a été stoppée nette au cours de la deuxième quinzaine de mars (-14 %).

Côté vins tranquilles, les ventes en BIB explosent en semaine 12 et 13 de +47 %, particulièrement les BIB de bio avec +75 %. Parmi les vins en BIB, les IGP tirent leur épingle avec +10 %.

Appellations, bio et marques distributeur : des conséquences diverses

Parmi les appellations, les alsaces sont les vins tranquilles dont le chiffre d’affaires est celui qui baisse le plus en hyper/supermarché et proxi sur les deux semaines de confinement avec -17 %. Mais ramené sur un an, le vignoble alsacien est la seule AOP dont le chiffre d’affaires avait progressé (avec les beaujolais et les ligériens). Confirmant ainsi les propos volontaristes du Civa. Provence, Languedoc, Roussillon, Bordeaux, Rhône étaient en baisse. La position du Beaujolais mérite d’être soulignée car même durant les deux semaines de confinement, le CA bondit de 5 %. En lien probablement avec l’offre en BIB de cette appellation.

L’autre tendance de fond pendant ces deux premières semaines de confinement sur ces réseaux de distribution hyper/super est la forte progression des vins sous MDD (marque de distributeur), sans doute liées aux inquiétudes générées sur le pouvoir d’achat. Mais pas que… Les vins bios aussi ont connu un bond spectaculaire de leur CA sur le mois de mars +8,8 %. Sur 12 mois, leur croissance était déjà exceptionnelle : +47 % pour les VSIG, +9 % pour les bordeaux, +8 % pour les rhodaniens. Mais ce sont principalement les vins bios conditionnés en BIB et les MDD bios qui progressent.

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