VitiVina
Un réseau de 110 stations météo dans le vignoble
VitiVina
Publié le 12/05/2020 | par DL
VitiVina installe actuellement un réseau connecté de 110 stations météo dans le vignoble recueillant la température, l’humidité de l’air, la pluviométrie et la durée d’humectation des feuilles. Ces données, couplées à un modèle d’évaluation du risque maladie à partir de la biologie des pathogènes, s’annoncent performantes.
Les signes avant-coureurs des attaques de maladie de la vigne, principalement l’oïdium et le mildiou, sont parfois difficiles à détecter pour intervenir à temps. 2016, avec de violentes attaques de mildiou sur grappes, avait été un cas d’école en la matière. Pour se faire aider dans ses décisions d’intervention de traitement raisonné en fonction du risque de maladie, le viticulteur peut s’appuyer sur des données météorologiques localisées, couplées à des modèles d’évaluation des risques.
VivaVina, la filiale appro viticulture du Comptoir agricole, vient de couvrir pratiquement tout le vignoble d’Alsace d’un réseau de 110 stations météo connectées, disposées du nord au sud du vignoble. 55 stations mesurent la durée d’humectation du feuillage et 55 autres, la pluviométrie, la température et l’hygrométrie de l’air.
« J’ai testé plusieurs stations, j’ai opté pour la station Sencrop. Localisée par une puce GPS, elle dispose d’un traqueur, et elle est à code d’activation unique. À durée de vie limitée à cinq ans, c’est du bon matériel et l’application est bien faite », estime Philippe Kuntzmann, responsable technique de VitiVina.
La cohérence du couple paramètres-modèle
Mais c’est surtout le couple station et type de modèle d’évaluation du risque maladie qui a guidé son choix. Il existe deux types de modèle d’évaluation : l’un, mathématique tenant compte de l’hygrométrie, les températures, la pluviométrie, et l’autre est un modèle biologique. « Nous misons sur la cohérence type de paramètres/modèle. Et notre préférence va pour un modèle biologique, il colle plus à la réalité que les modèles statistiques, mais il faut l’humectation du feuillage », explique Philippe Kuntzmann. Viti Météo, le modèle biologique retenu est utilisé par les unités d’expérimentation de Fribourg en Allemagne, Changins et Wadenswill en Suisse. Il s’appuie notamment sur la durée d’humectation des feuilles, d’où le choix de la station Sencrop. Posées dans l’axe d’un rang pour ne pas gêner les travaux mécanisés, les deux stations se décomposent en une partie pluviomètre, thermomètre, humidité de l’air, fixée sur mât et une partie capteur d’humectation du feuillage, ce dernier étant disposé dans le plan de palissage, le tout fixé sur un piquet de palissage.
Mildiou, oïdium, black rot, bois noir
« On a décidé de ne pas mesurer la vitesse du vent qui est généralement déjà bien renseignée sur les sites de météo locale. Nous nous sommes concentrés sur l’humectation, un paramètre important pour le risque de maladies comme l’oïdium, le mildiou. » Mais pas que… Ces stations vont pouvoir aider le vigneron dans différentes tâches, par exemple, décider d’aller vendanger ou organiser d’autres chantiers. Avec l’évolution de la physionomie des exploitations aujourd’hui et des parcelles se situant parfois (voire souvent) à plusieurs dizaines de kilomètres, il suffira au viticulteur de consulter l’appli Sencrop pour décider ou pas de l’intervention viticole. Le couple station-modèle renseignera d’ailleurs sur d’autres risques de maladies comme le black rot, les agents de l’acariose et, même, le risque de diffusion du vecteur du bois noir (fulgore), avec comme conseil de ne pas faucher les talus et disperser le vecteur.
Sur abonnement
L’appli Sencrop est rendue particulièrement conviviale et efficace en information. On y trouve les données en temps réel, les historiques, les alertes, les données météo générales et le réseau de stations cartographié interactif.
Les données seront proposées sur abonnement, à qui le souhaitera en deux offres : une première offre découverte à 120€/an qui donne accès à deux stations, une offre pro à 190€/an qui donne accès à 20 stations au choix. « Nous avons juste répercuté le prix public du fournisseur, additionné de l’investissement à venir dans une extension du réseau de stations et leur renouvellement », justifie Philippe Kuntzmann. Pour l’heure, avec Sylvain Boulet, son associé, VitiVina ajuste le modèle et réfléchit à l’accompagnement technique, notamment en matière d’analyse de risques. Pour la saison 2021, VitiVina devrait donc être en mesure de diffuser des messages de risques maladie qui colleront davantage encore à la réalité du terrain.
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