Isagri, déjà présent dans l’agro-météo, rachète les stations connectées Sencrop, ont annoncé le 6 janvier nos confrères de NGPA (dont le groupe informatique est actionnaire). L’opération fait de lui le leader européen du secteur. Avec plus de 40 000 stations actives, une communauté de 30 000 agriculteurs et 600 groupements d’utilisateurs dans 35 pays, l’entité devient «la plateforme leader des données et des risques en agro-météo en Europe», peut-on lire dans le média en ligne Terre-net. Isagri (chiffre d’affaires de 340 M€) possède déjà Météus et ses 5000 stations météo. Sencrop (chiffres d’affaires de 8 M€) en revendique 35 000.
«On ne bloque pas, on ne perturbe pas la vie des Français en ce jour de rentrée, où ils ont besoin d'accéder à leur travail et aux écoles», a déclaré la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, le 6 janvier sur TF1, en réponse aux manifestations de la Coordination rurale en cours autour de Paris, bloquées par les forces de l'ordre depuis la veille, et qui devaient converger aujourd'hui au sein de la capitale. Quant au motif de cette mobilisation, lancée après que le nouveau Premier ministre a fixé une date d'entretien jugée trop tardive par le syndicat, «l'urgence qu'ils mettent en avant pour être reçus ici, maintenant et tout de suite, ne se justifie pas vraiment», selon la ministre. Et d'ajouter: «Je les ai reçus en permanence depuis quatre mois. Véronique Le Floc'h (la présidente de la CR, NDLR) a mon numéro de téléphone, nous avons souvent échangé au téléphone, elle est souvent venue au ministère».
Interrogé le 3 janvier par nos confrères de Réussir sur une éventuelle entrevue avec la Coordination rurale, le cabinet de François Bayrou «confirme que le Premier ministre va rencontrer dans les prochains jours les différentes organisations professionnelles agricoles». Plus tôt dans la journée, la CR avait donné encore la journée du vendredi 3 janvier au Premier ministre pour qu'il lui propose un rendez-vous, sans quoi elle envisageait d'appeler ses adhérents à «monter sur Paris» pour organiser des «blocages ponctuels» dimanche 5.
Mardi 7 janvier
Assemblée générale du CNIPT (pommes de terre), à Paris
Les députés de la Coméco examinent le projet de loi d’urgence pour Mayotte (jusqu’au 8)
Début officiel de la campagne pour les élections des chambres d’agriculture
Mercredi 8 janvier
Vœux à la presse de la Confédération paysanne
Jeudi 9 janvier
Conférence de presse de Générations futures sur l’outil Géophyto (achats de pesticides)
Conférence de presse de Notre affaire à tous (dépôt d’un recours contre les décrets d’applications de la loi Industrie verte)
D'après une note de l'autorité de la concurrence néerlandaise le 20 décembre, l'entreprise néerlandaise de négoce de fruits et légumes Martin Scherpenhuizen Beheer souhaite «indirectement, reprendre toutes les actions de Van Oers United», son compatriote et filiale d'Agrial qui opère sous la marque Primeale. Acteur majeur en Europe des légumes de 1ère gamme, Van Oers avait été acheté en 2015 par la coopérative française, elle-même leader des légumes 4e gamme avec sa marque Florette. Sous la marque Primeale, Van Oers United commercialise 113 millions de kg de légumes chaque année dans 29 pays, pour un chiffre d'affaires de 223 millions d'euros.
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé, le 23 décembre, la composition de son gouvernement, au sein duquel Annie Genevard reste ministre de l'Agriculture, et Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition écologique. Changement notable dans ces deux périmètres: le dossier de la forêt passe du ministère de l'Agriculture à celui de la Transition écologique.
Six jours après le passage du cyclone Chido, l'approvisionnement en eau, problème le plus critique, sera rétabli dans les foyers, au moins de façon partielle, dès samedi 21 décembre, a indiqué Emmanuel Macron avant de quitter l’île le 20 décembre. Par ailleurs, dans un communiqué du 20 décembre, Matignon a annoncé des «premières mesures de soutien économique et social». «Afin d’éviter une flambée des prix, un décret entre en vigueur ce jour pour octroyer le pouvoir de régulation au préfet», jusqu’au 15 juin 2025. Une mesure qui vise notamment les denrées alimentaires, les matériaux de construction, les produits destinés à l’alimentation animale, les engrais et les produits de traitement des végétaux.
L’association française One Voice annonce, dans un communiqué du 17 décembre, avoir déposé un recours devant la Cour de justice de l’UE (CJUE) contre l’abaissement du statut de protection du loup. Une démarche menée avec trois ONG italiennes (Green Impact, Earth et LNDC Animal Protection) et une hongroise (Wetlands). Dans le détail, les associations contestent la décision prise le 25 septembre par le Conseil de l’UE de proposer l’abaissement du statut de protection à la Convention de Berne – laquelle a validé cette proposition le 3 décembre. D’après One Voice, la Commission n’a pas respecté le «délai standard de 60 jours», une «précipitation» selon elle, qui «a empêché les recours en annulation contre cette décision».
Le groupe laitier néerlandais FrieslandCampina a annoncé, le 18 décembre, sa fusion avec son concurrent belge Milcobel, rapporte l’agence Reuters. Les revenus combinés des deux coopératives s’élèvent à plus de 14 milliards d’euros. L'accord ne comprend pas l’activité de glaces sous marque de distributeur de Milcobel (Ysco), qui sera vendue, ont précisé les deux entreprises. «Aucun détail financier n’a été dévoilé sur l’accord» passé entre FrieslandCampina et Milcobel, indique Reuters. Un plan détaillé sera présenté au début de l’année 2025.
Selon les premières estimations publiées le 17 décembre par le ministère de l’Agriculture, les semis des grandes cultures d’hiver montrent un «rebond limité des surfaces». «Les superficies semées augmenteraient sur un an, sauf pour l’orge et le blé dur, mais resteraient toutefois inférieures aux moyennes quinquennales.» Dans le détail, le blé tendre est prévu à 4,5 Mha, marquant une hausse de 8,7 % après les «très faibles surfaces de la campagne 2024», soit un «niveau bas au regard des trente dernières années». Le blé dur poursuit sa chute. A 0,2 Mha (-1,9 %), il est au «plus bas niveau depuis trente ans». L’orge d’hiver est estimée en légère baisse, à 1,23 Mha (-0 ,8 %). Le colza se stabilise par rapport aux deux dernières campagnes, à 1,33 Mha (+0,6 %).
Cité dans un communiqué de la Confédération paysanne dont il est aussi le président à Mayotte, le président de la chambre d'agriculture et de la pêche de Mayotte, Saïd Anthoumani, demande, ce 17 décembre, une aide alimentaire et agricole pour l'île, suite au passage du cyclone deux jours plus tôt. «Il faut 6 mois à un plant de manioc et 11 à 12 mois à un bananier pour produire, indique Saïd Anthoumani. Il sera donc primordial de nourrir la population durant au moins ce laps de temps et, au plus vite, d'accompagner la relance de l’agriculture et de la pêche». Le taux de dépendance alimentaire actuel (importation + production/production) est moins fort que dans d’autres territoires d’outre mer : 65 % à Mayotte, contre 87 % en Martinique ou 82 % en Guadeloupe.
Fils d'agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques et maire de Pau, François Bayrou a été nommé Premier ministre le 13 décembre par le Président de la République. Leader de plusieurs formations centristes depuis 2007 dont aujourd'hui le Modem, plusieurs fois candidat à l'élection présidentielle, ancien ministre de l'Education nationale et de la Justice, François Bayrou a commencé sa carrière politique comme chargé de mission au cabinet de Pierre Méhaignerie, ministre de l'Agriculture de Raymond Barre, de 1979 à 1981.
Vendredi 13 décembre
Adoption du programme de travail 2025 pour la promotion agricole de l'UE
Lundi 16 décembre
Discussion du projet de loi de finances spéciale à l'Assemblée nationale
Réunion du groupe à haut niveau de l'UE sur le vin (adoption des conclusions)
Visioconférence sur la précarité alimentaire de la chaire «Alimentation du monde» de l’Unesco
Conférence de l’Agence française de développement autour des organisations de producteurs
«Carrefour de l'agrivoltaïsme» du syndicat Enerplan
Conférence de presse de Dijon Céréales et TotalEnergies sur l'agrivoltaïsme
Mardi 17 décembre
Publication de deux rapports sur la biodiversité par l’IPBES, jusqu’au 18
Conférence de presse de Maison Chavin (vin): présentation d'une étude sur le Dry January
Point presse de Générations futures sur les résidus de pesticides
Mercredi 18 décembre
Congrès des coopératives agricoles, jusqu'au 19
Discussion du projet de loi de finances spéciale au Sénat
Communication des députés Chassaigne et Le Peih sur les PSN (Pac)
Colloque sur les protéines des GIS Grandes cultures et Avenir élevages
Visioconférence sur les filières fruits et légumes transformés (FranceAgriMer)
Visioconférence du CTIFL sur les cultures légumières et le changement climatique
Les députés auditionnent la DGS (ministère de la Santé) sur la prévention de l’obésité à l'école
Jeudi 19 décembre
Délibéré au tribunal de Brest sur un cas de cancer du rein chez un maraîcher
Vendredi 20 décembre
Journée de défense des abattoirs publics pyrénéens, par la Confédération paysanne
Le ministère de l’Agriculture va renouveler, jusqu’au 30 septembre 2025, le financement à 70% de la vaccination des canards contre l’influenza aviaire, a appris Agra Presse le 12 décembre. Un arrêté prolongeant la date de validité du financement actuel a été signé et devrait paraître au Journal officiel dans les jours à venir. Le montant de la prise en charge par les pouvoirs publics était un motif d’inquiétude pour la filière foie gras: la prise en charge par l'État, de 85% pour la première campagne de vaccination (du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024), avait été abaissée à 70% en août. À la suite de la censure du gouvernement, la filière craignait qu’aucune ligne ne soit dédiée à l’influenza aviaire dans la loi spéciale présentée mercredi 11 décembre. (Elena Blum)
À l’occasion de la réunion de la Commission des comptes de l’agriculture de la Nation (CCAN) le 12 décembre, l’Insee a publié ses chiffres prévisionnels provisoires pour l’année 2024, marquée par la baisse des charges, le reflux des prix agricoles, de mauvaises récoltes en céréales et viticulture, ainsi que des problèmes sanitaires en élevage bovin. L’Insee s'attend ainsi à une nouvelle baisse de 5,4% en euros courants de l’équivalent agricole du PIB (valeur ajoutée brute au coût des facteurs), après une baisse de 4,5% en 2023, et une hausse de 12,3% en 2022.
Les députés de la commission des Affaires économiques ont adopté, le 11 décembre, la proposition de loi (PPL) sur «l’exercice de la démocratie en agriculture», mais en rejetant son article 1, qui visait à autoriser les administrateurs des coopératives à participer aux bureaux des chambres d’agriculture. Le texte a été largement vidé de sa substance et a même changé de nom, après l’adoption de deux amendements socialistes. C’est le principe de séparation entre la vente et le conseil sur les pesticides, instauré par la première loi Egalim, qui interdit aux élus coopérateurs de participer aux instances de gouvernance des chambres. «Je porterai à nouveau l’ensemble de mes propositions en séance», a promis la rapporteure du texte, Nicole Le Peih (EPR, Morbihan). Elle y bénéficiera du soutien du groupe RN, qui a indiqué avoir voté contre l’article 1 par erreur, selon Frédéric Falcon.
Dans une lettre du 10 décembre, le président du Cniel Pascal Le Brun informe les administrateurs de l'interprofession laitière de sa décision d’annuler la réunion du conseil d’administration prévue le 17 décembre et appelle les élus «à prendre la mesure de cette décision» dans un contexte de blocage «qui paralyse les travaux interprofessionnels», d’après le document qu’Agra Presse a pu consulter. «Nous devons impérativement reprendre la dynamique interprofessionnelle pour avancer sur les chantiers qui fondent notre socle commun», affirme Pascal Le Brun. Le conseil d’administration devait notamment adopter le budget de l’interprofession pour l’année 2025. Dans l’attente de la prochaine réunion qui doit se tenir le 8 janvier, un «budget provisoire» sera établi.
La Commission européenne a adopté, le 10 décembre, la modification du règlement sur les aides de minimis pour le secteur agricole. Celui-ci exempte les petits montants de soutien du contrôle des aides d'État. Concrètement, conformément aux demandes conjointes de l’Allemagne et de la France notamment, Bruxelles valide le passage à 50 000 € (contre 20 000 € actuellement ou 25 000 € dans les pays qui ont mis en place un registre central de suivi de ces aides) du plafond d’aide maximal par entreprise sur trois ans. En outre, les plafonds nationaux sont portés de 1,5 % à 2% de la production agricole nationale. La période de référence évolue également, passant de 2012-2017 à 2012-2023.
La Commission européenne a présenté le 10 décembre deux propositions visant à mieux protéger les agriculteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire une révision ciblée du l’OCM et un renforcement de la directive sur les pratiques commerciales déloyales. Ces dispositions avaient été annoncées suite aux manifestations agricoles du début d’année. L‘amendement du règlement OCM de la Pac va renforcer le pouvoir de négociation de agriculteurs vis-à-vis de leurs acheteurs. Bruxelles propose également de rendre obligatoires les contrats écrits et d’améliorer la manière dont les contrats à long terme tiennent compte des fluctuations des coûts de production.
La Confédération paysanne «accompagne les éleveurs et éleveuses souhaitant déposer un recours contre l’État pour son inaction» face à la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8), annonce-t-elle dans un communiqué le 10 décembre. Le syndicat précise que «les premiers départements à se mobiliser sont l’Isère aujourd’hui (le 10 décembre, NDLR) et l’Ariège vendredi» 13 décembre. La Conf’ reproche aux pouvoirs publics d’avoir «complètement abandonné les éleveurs et les éleveuses» confrontés à la nouvelle souche de la FCO-8, apparue à l’été 2023, puis responsable d’une crise sanitaire à l’été 2024. Selon le syndicat, l’État n’a donné «aucune information aux éleveurs» et a failli dans sa réponse à l’épizootie: «pas de surveillance de la maladie, pas de vaccin, pas de mesure pour limiter les déplacements d’animaux».