
Dans un avis du 27 février dernier, l’Anses présente les résultats d’une autosaisine portant sur le risque lié au « tomato fruit blotch virus » (ToFBV), de l’espèce Blunervirus solani, récemment apparu en France métropolitaine. « Les symptômes observés concernent généralement de 2 à 10% des plants de tomate et peuvent atteindre 20% en fonction de la conduite culturale et de la variété ». Cependant, l’Anses précise que « ce risque pourrait être plus important si, dans le cas d’une transmission avérée du virus par l’acarien Aculops lycopersici, la réduction de produits phytopharmaceutiques autorisés pour la lutte contre ce ravageur entrainait sa pullulation ».
D'après la presse régionale, c'est le candidat présenté par la liste FNSEA, Bernard Layre qui a été élu, le 14 mars, président de la chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, avec 39 bulletins, contre 26 pour son adversaire de la Coordination rurale (CR) Bertrand Venteau. Dans cette région, la CR était arrivée en tête du collège exploitants dans sept des douze départements, mais était restée à la porte de la présidence dans deux chambres départementales, ne parvenant pas à obtenir suffisamment de votes dans les autres collèges. Le 13 mars, le président de la CR régionale, Xavier Desouche a prévenu, dans un communiqué, que «la situation pourrait dégénérer en un véritable chaos» en cas de vote défavorable.
Interrogées par Agra presse concernant cette annonce attendue comme imminente, les filières avicoles se sont vu confirmer par le cabinet de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, l’abaissement de la contribution de l'Etat dans le financement de la campagne de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Les pouvoirs publics avaient financé la première campagne, en 2023, à hauteur de 85 %, puis la seconde à 70 %. À compter du 1er octobre 2025, et jusqu’au 30 septembre 2026, cette participation publique n’atteindrait que 40 %.
Les représentants permanents des Etats membres de l’UE (Coreper II) ont validé, lors de leur réunion du 14 mars, la position du Conseil de l’UE concernant la mise en place de droits de douane pour les importations d’engrais azotés en provenance de Russie et du Belarus. Le mandat des Etats membres ne propose aucun amendement à la proposition initiale de Bruxelles. C’est à présent au Parlement européen de valider sa position (probablement en mai) avant que ne soient entamées des négociations interinstitutionnelles afin de parvenir à un compromis. La mise en place de droits de douane progressifs sur les engrais russes fait l’objet de controverses dans le secteur agricole, certains craignant des hausses massives de prix et un manque de disponibilités pour les agriculteurs.
Après des mois de débats, les représentants des États membres de l'UE (Coreper) ont finalement convenu, le 14 mars, d'un mandat de négociation concernant les nouvelles techniques de sélection génomiques (NGT) ouvrant la voie aux discussions avec le Parlement européen. Les Vingt-sept ont donné leur feu vert, à la majorité qualifiée, au texte préparé ces dernières semaines par la présidence polonaise qui prévoit notamment d’autoriser l’octroi de brevets à ces plantes y compris celles de catégorie1, c’est-à-dire considérées comme équivalentes à des variétés issues de la sélection conventionnelle. Les NGT de catégorie 2 (présentant des modification plus importantes de leur génome ou des caractéristiques de résistance aux herbicides) seraient traitées comme des OGM classiques. Le Parlement européen avait, de son côté, adopté sa position il y a un an. Il s’était prononcé pour imposer une traçabilité et un étiquetage tout au long de la chaîne alimentaire (y compris aux NGT-1) et pour interdire l’octroi de brevets à tous les NGT.
Dans une proposition de loi déposée le 11 mars, le député Modem Richard Ramos veut rendre obligatoire l'insertion d'«avertissements sanitaires» contre l’hexane» en rayon, puis interdire «progressivement» (à partir de 2026) cet auxiliaire technologique utilisé pour l’extraction d'huile végétale à partir de graines de colza, de soja ou de tournesol broyées. Dans un rapport technique publié le 13 septembre, l'Efsa avait conclu qu'il était nécessaire de réévaluer l'hexane, soulignant que l'exposition aux nourrissons et jeunes enfants serait plus élevée que prévu, et que l'étude de référence, datant de 1996, n'était plus fiable.
Alors qu’Annie Genevard refusait jusqu'alors de signer l’arrêté permettant l’application du nouveau Nutri-Score, souhaitant en « corriger les effets négatifs » et lui reprochant notamment de donner une mauvaise note à des produits « remarquables » (fromages, charcuteries), elle a finalement signé ce texte aux côtés d’Éric Lombard (Economie), Véronique Louwagie (Commerce), Catherine Vautrin et Yannick Neuder (Travail, Santé), annonce un communiqué interministériel, le 14 mars. Cependant, les ministres demandent ensemble « une démarche d’amélioration continue du dispositif » et précisent qu’ils seront « attentifs à ce que ce système fondé sur le volontariat ne nuise pas aux produits issus de la richesse de nos terroirs », « symboles de notre patrimoine culinaire ».
Les experts des États membres ont convenu, le 12 mars, d’interdire l’usage de l’herbicide flufénacet dans l’UE. Une majorité qualifiée a été obtenue en ce sens sur une proposition faite par la Commission européenne en fin d’année dernière. L’autorisation actuelle du flufénacet, très utilisé sur les céréales (blé, orge, seigle), arrive à échéance le 15 juin 2025. Elle devait expirer initialement en 2013, mais, faute d’évaluation complète des risques, elle a été prolongée à titre dérogatoire à de nombreuses reprises – la dernière fois en 2023 pour 22 mois supplémentaires.
Dimanche 16 mars
Assemblée générale de la Sica Saint-Pol-de-Léon (légumes)
Lundi 17 mars
Conférence de presse de la Sica Saint-Pol-de-Léon (légumes)
Examen de la PPL SRP+10 à l'Assemblée
Mardi 18 mars
Matinales de la recherche d'Interbev
Conférence de presse de la FNSEA sur son congrès
Vote de la proposition de loi d'assouplissement du Zan (artificialisation des sols) au Sénat
Conférence de presse du salon Snack show
R3Pack (consortium) présente un nouveau dispositif de consigne en GMS
Mercredi 19 mars
Élection du bureau de Chambres d'agriculture France
Assemblée générale d'Eliance (services à l'élevage)
Colloque sur les pesticides à l'Assemblée
Matinée export d'Intercéréales
Bourse de l'exécution, organisée par Agro Paris Bourse (céréales)
Jeudi 20 mars
Assemblée générale de l’Aneefel (expéditeurs de fruits et légumes), en Bretagne (jusqu’au 21)
Congrès de la FNC (chasseurs)
Présentation par l'ESA d'une enquête sur l'installation
Alors que les taxes américaines sur les importations d’acier et d’aluminium sont entrées en application, l’UE a décidé de répliquer. En marge de la plénière de Strasbourg du 12 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a présenté les rétorsions européennes pour un montant total de 22,5 milliards d’euros (Md€). En plus des mesures de rééquilibrage de 2018 (4,5 Md€), Bruxelles prévoit un nouveau paquet de sanctions d'environ 18 Md€ qui pourrait concerner certains produits agroalimentaires américains comme les volailles, la viande bovine, les produits laitiers et, surtout, le soja. Ces nouvelles mesures, qui doivent encore faire l'objet de discussions, pourraient être mises en place d'ici mi-avril. Dans l'intervalle, l'UE souhaite maintenir un dialogue avec Washington pour trouver une solution pérenne.
La FSA (agence sanitaire britannique) a annoncé le 10 mars les huit lauréats* de son programme d’évaluation des produits d’agriculture cellulaire (CCP, pour Cell-Cultivated Products). D'après un communiqué, « l’agence s’engage à réaliser l'évaluation complète de la sécurité de deux CCP au cours des deux prochaines années », préalable à une commercialisation outre-Manche. Les aliments concernés : du sucre, de la viande et des produits laitiers, produits à partir de cellules prélevées sur des animaux ou plantes, puis cultivées dans des bioréacteurs. Au-delà de l’évaluation sanitaire, le programme fournira des lignes directrices aux autorités, afin « d'évaluer plus efficacement les demandes de création de CCP ». * Hoxton Farms, BlueNalu, Mosa Meat, Gourmey, Roslin Technologies, Uncommon Bio, Vital Meat et Vow.
Contrairement aux grandes cultures, pour lesquelles les indices de fréquence de traitement (IFT) de pesticides stagnent, les principales cultures légumières françaises ont connu des progrès significatifs dans la baisse des usages depuis dix ans, selon l'enquête Pratiques culturales 2022 publiée le 7 mars par le ministère de l'Agriculture. La réduction la plus importante est observée en tomates, où l'IFT total a reculé de plus d'un tiers, à 6,5 en 2022, contre 10,3 en 2019 et 2013. En carottes, l'IFT a baissé d'un point, à 6,6 en 2022 (contre 7,7 en 2019 et 8,02 en 2013). En fraises, l'IFT a baissé de 1,5 point, à 5,4 (contre 6,9 en 2019 et 6,37 en 2023). En melon, la baisse est de 2,8 points, avec un IFT total de 4,9 en 2022 (contre 7,7 en 2019 et 6,25 en 2013).
Lors d'une conférence de presse le 11 mars organisée par La Coopération Agricole - Luzerne de France, le directeur général de Désialis (commerçant français de luzerne déshydratée) Pierre Bergoc a annoncé s'attendre « à une baisse de plusieurs milliers d'hectares de la surface de luzerne », lors des deux prochaines années, sur la zone d'influence de la société, qui commercialise les volumes produits sur environ 80 % de la sole nationale. Cette dernière s’élevait à 68 000 ha en 2023. Plus en détail, Désialis projette pour le moment un recul de 5 % de la sole entre les étés 2023 (récolte 2024) et 2024 (récolte 2025). Un nouveau repli de 5 % est attendu à l'été 2025 (récolte 2026). La raison : la chute des cours mondiaux et français, plombant la rentabilité des producteurs, qui seraient amenés à abaisser leurs plantations.
L’intersyndicale de l’Office français de la biodiversité (OFB) va déposer «un recours contentieux devant le Conseil d’Etat» contre le port de l’arme discret notamment par étui "inside", apprend-on auprès du syndicat Unsa Ecologie. Ce recours sera déposé «très bientôt», précise son secrétaire général Eric Gourdin.
Un foyer de fièvre aphteuse a été confirmé en Hongrie dans une ferme située près de la frontière slovaque et à 50km de l'Autriche, a indiqué la plateforme d'épidémiosurveillance Esa le 7 mars. «A ce jour, l’origine de la contamination n’est pas connue. Le sérotype en cause n’a pas encore été identifié». Selon l'Esa, la maladie n'avait pas été détectée dans le pays depuis 50 ans. D'origine virale, cette épizootie très contagieuse pour les animaux mais inoffensive pour les humains a refait son apparition près de Berlin en janvier, une première dans l'Union Européenne depuis 2011.
Lors d’une conférence de presse tenue le 7 mars à Arles, le président de la FNEDT (entreprises de travaux agricoles et forestiers) Philippe Largeau, a déclaré prévoir une baisse moyenne du chiffre d’affaires des entreprises du secteur «de 20 % en 2024». Le niveau exact n’a pas été communiqué, et sera connu l’an prochain, précise l’organisation. Le dirigeant précise que les situations sont très variables selon les secteurs géographiques et d’activité: «on constate des reculs allant de 5 % à 80 %» - les travaux forestiers sont les plus touchés. L'effritement du chiffre d'affaires s'explique par la météo particulièrement difficile en 2024, réduisant notamment les surfaces de céréales récoltées, et donc les demandes en prestations de récolte.
Lundi 10 mars
Conférence de presse de l'Afa (adjuvants)
Mardi 11 mars
Vote des États membres sur l'interdiction du flufenacet et du flutolanil (comité permanent sur les produits phytosanitaires, jusqu'au 12)
L'Assemblée examine la PPL sur les Safer
La Coméco de l'Assemblée examine la PPL SRP+10
Conférence de la Coopération agricole Luzerne déshydratée
Conférence de presse de la FNCCR (régies) sur l'eau potable
Visioconférence stress hydrique/choux-fleurs (Vegepolys)
Conférence de presse Medfel 2025, à Paris
Mercredi 12 mars
Journées Pesticides de Végéphyl, à Montpellier (jusqu’au 13)
Conférence de presse des sénateurs de la Coméco sur la PPL sur l'assouplissement du ZAN
Jeudi 13 mars
Le Sénat examine la PPL sur l'assouplissement du ZAN
Conférence de Saipol sur la cameline (biocarburants)
États généraux de la lutte contre le gaspillage alimentaire
L'Inrae présente les résultats de 14 projets Dephy Expé
Vendredi 14 mars
Examen par les ambassadeurs des États membres (Coreper) du compromis sur les NGT
Assemblée générale des Agriculteurs Méthaniseurs de France, dans le Rhône
Remise du prix Benoît Maria pour l'agroécologie paysanne
Université de la Terre de l’Unesco, avec l’OFB
Selon une première version du texte obtenue par Agra Presse, actuellement en phase de consultation au sein des services de la Commission européenne et destinée à être présentée début avril, Bruxelles reprendrait bien les principales recommandations du groupe à haut niveau sur le vin, qui a rendu ses conclusions en décembre. À ce stade, les mesures sont toujours sujettes à des modifications. Le paquet de mesures prévoit notamment, en matière de gestion de la production, une période de validité plus longue des autorisations de replantation (huit ans), une suppression des pénalités administratives pour les autorisations de replantation non utilisées (allouées avant le 1er janvier 2025) et un maintien pour la non-utilisation des autorisations pour nouvelles plantations.
La Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) a annoncé le 5 mars avoir saisi Bruxelles contre les Safer. « Deux plaintes ont été déposées devant la Commission européenne », a déclaré le président Loïc Cantin. L’une vise les Safer pour « abus de position dominante ». L’autre est dirigée contre l’Etat, leurs aides publiques étant « illégales », en l’absence de notification à Bruxelles, selon l’organisation syndicale. La Fnaim reproche aux Safer de capter une part croissante du marché immobilier rural : « 78 % des transactions ne concernent pas l’activité agricole ». « Grâce à leurs prérogatives exorbitantes et à des avantages fiscaux injustifiés, les Safer faussent le jeu de la concurrence. »
Lors de la session d’installation de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, le 3 mars, le président sortant Arnaud Bessé a été réélu, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Une élection surprise pour ce membre de la FDSEA, car la Coordination rurale (CR) était arrivée en tête du scrutin fin janvier, avec 42,91 %, soit 17 voix d’avance sur la liste FDSEA-JA (41,54 %). Bien que disposant de 13 sièges dans le collège 1 (chefs d’exploitation), la CR n’a pas rassemblé de majorité parmi les autres collèges – la chambre du Loir-et-Cher compte en tout 36 élus. « La colère des agriculteurs n'a pas été entendue », a réagi le candidat de la Coordination rurale Édouard Legras, annonçant le dépôt d’un recours devant le tribunal administratif.