
Selon une première version du texte obtenue par Agra Presse, actuellement en phase de consultation au sein des services de la Commission européenne et destinée à être présentée début avril, Bruxelles reprendrait bien les principales recommandations du groupe à haut niveau sur le vin, qui a rendu ses conclusions en décembre. À ce stade, les mesures sont toujours sujettes à des modifications. Le paquet de mesures prévoit notamment, en matière de gestion de la production, une période de validité plus longue des autorisations de replantation (huit ans), une suppression des pénalités administratives pour les autorisations de replantation non utilisées (allouées avant le 1er janvier 2025) et un maintien pour la non-utilisation des autorisations pour nouvelles plantations.
La Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) a annoncé le 5 mars avoir saisi Bruxelles contre les Safer. « Deux plaintes ont été déposées devant la Commission européenne », a déclaré le président Loïc Cantin. L’une vise les Safer pour « abus de position dominante ». L’autre est dirigée contre l’Etat, leurs aides publiques étant « illégales », en l’absence de notification à Bruxelles, selon l’organisation syndicale. La Fnaim reproche aux Safer de capter une part croissante du marché immobilier rural : « 78 % des transactions ne concernent pas l’activité agricole ». « Grâce à leurs prérogatives exorbitantes et à des avantages fiscaux injustifiés, les Safer faussent le jeu de la concurrence. »
Lors de la session d’installation de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, le 3 mars, le président sortant Arnaud Bessé a été réélu, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Une élection surprise pour ce membre de la FDSEA, car la Coordination rurale (CR) était arrivée en tête du scrutin fin janvier, avec 42,91 %, soit 17 voix d’avance sur la liste FDSEA-JA (41,54 %). Bien que disposant de 13 sièges dans le collège 1 (chefs d’exploitation), la CR n’a pas rassemblé de majorité parmi les autres collèges – la chambre du Loir-et-Cher compte en tout 36 élus. « La colère des agriculteurs n'a pas été entendue », a réagi le candidat de la Coordination rurale Édouard Legras, annonçant le dépôt d’un recours devant le tribunal administratif.
Le président américain Donald Trump a annoncé, le 3 mars sur son réseau social Truth Social, la mise en place de droits de douane sur les importations de produits agricoles aux États-Unis à compter du 2 avril. «Aux grands agriculteurs des États-Unis: préparez-vous à commencer à produire beaucoup de produits agricoles à vendre à l'intérieur des États-Unis», indique-t-il. Et d’ajouter: «Amusez-vous bien!». Après s’être attaqué à la sylviculture, à l'acier et à l'aluminium, cette annonce marque une nouvelle étape dans la politique commerciale agressive lancée par le locataire de la Maison Blanche depuis son retour au pouvoir en janvier.
Lors du lancement du concours Graines d’agriculteurs, le 27 février au Salon de l’agriculture, Annie Genevard a annoncé une aide de 10 M€ pour les «jeunes viticulteurs qui subissent gravement les effets du changement climatique», rapportent les Jeunes agriculteurs (organisateurs du concours). Comme le précise un communiqué du syndicat le 28 février, ces fonds proviennent de l’enveloppe prévue pour l’arrachage définitif, qui n’a pas été entièrement consommée. JA salue une aide qui «apportera un réel soutien aux jeunes viticulteurs se trouvant en grande fragilité» et demande «l’ouverture du guichet dans les plus brefs délais».
La Confédération paysanne a mené une action coup de poing sur le stand de Phyteis (ex-UIPP) au Salon de l’agriculture le 28 février. Emmenées par des apiculteurs et apicultrices, une trentaine de personnes se sont dirigées vers le stand de la fédération de fabricants de pesticides pour apposer sur les murs des autocollants portant les mentions «Les pesticides tuent, et pas seulement les abeilles» et «Non aux néonicotinoïdes». Les manifestants ont déversé des abeilles mortes sur le stand, lesquelles dégageaient, au fil des minutes, une odeur nauséabonde. «On voit nos ruches et nos abeilles mourir. Nous avons amené des abeilles mortes pour vous montrer ce que nous subissons au quotidien», a tancé au micro l'apicultrice Muriel Pascal.
«Nous quittons Interapi» (interprofession apicole), a annoncé la Confédération paysanne en conférence de presse au Salon de l’agriculture le 28 février. Soutenue par la porte-parole Laurence Marandola, la membre de la commission apicole Muriel Pascal a dénoncé «de graves dysfonctionnements», malgré les efforts entrepris «depuis 2016» pour structurer la filière, qui a fait naître Interapi en janvier 2018. Parmi les principaux griefs évoqués: une cotisation volontaire étendue (CVE) inéquitable, une «sur-représentation de la FNSEA» dans les instances et un «gros désaccord avec le président d’Interapi» sur la gestion de la crise des méventes de miel en 2023-2024.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher va présenter le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3) «en début de semaine», a-t-elle annoncé sur France Info, le 28 février, au détour d’une question sur l’adaptation des littoraux et îles aux risques climatiques. Ce nouveau Pnacc, qui a été mis en consultation publique fin octobre pour deux mois, vise à préparer la France à une trajectoire de réchauffement de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle; pour rappel, 2024 a dépassé le seuil de +1,5°C. Il prévoit des mesures relatives à l’agriculture, à propos desquelles la ministre n’a pas apporté de nouvelles précisions.
Ce matin du 27 février 2025 en conseil d’administration, le CNPO (interprofession de l’œuf) a conclu un accord interprofessionnel sur le financement de l’ovosexage des poulettes, apprend-on auprès de cette source. Le nouveau dispositif est conclu pour 18 mois à compter du 1er mars. Il étend l’obligation de cotisation aux grossistes, qui approvisionnent en œufs coquille les métiers de bouche, alors que seules les GMS cotisaient dans le cadre du précédent accord interprofessionnel. La cotisation est de 0,39 centimes la centaine (contre 0,59 cents de décembre 2024 à février 2025) jusqu’au 1er septembre 2025, puis elle sera fixée à 31 cents.
Le réseau des programmes PMEA (Prévention du mal-être agricole) au sein des caisses de la MSA a traité plus de 7 200 signalements sur les dix-huit derniers mois dont 2 800 au premier semestre 2024, a-t-il été indiqué lors d’une conférence de presse de l’assurance sociale agricole, le 27 février au salon de l’Agriculture. Ce qui souligne une progression de 64% sur la période. Par ailleurs, le système Agri Ecoute a enregistrés 2318 appels qualifiés sur 2023 et 1889 sur le premier semestre 2024, soit une augmentation de 57%.
Mercredi 5 mars
Conférence de presse FNAIM (immobilier) sur des actions en justice contre les Safer
Jeudi 6 mars
Congrès de la FNEDT (entreprises de travaux agricoles), à Arles, jusqu'au 7
L'Assemblée examine la PPL Vignes en friche
L'Assemblée examine la PPL Frelon asiatique
Dans un contexte de baisse de production d’œufs et de flambée des prix, la secrétaire d’État à l’Agriculture des États-Unis Broke Rollins a annoncé, le 26 février, l'engagement d'un milliard de dollars (Md$) pour mettre en œuvre une stratégie «solide» de lutte contre l’influenza aviaire. La recherche de vaccins contre l’influenza est soutenue à hauteur de 100 millions de dollars. La vaccination est envisagée pour les poules et les dindes, mais pas pour les poulets en raison du risque à l’export, ce que la filière du poulet salue, selon le journal agricole américain The Hagstrom Report.
L’Agence bio a évoqué «des remontées inquiétantes en grandes cultures» concernant la baisse des surfaces en bio en 2024, en conférence de presse au Salon de l’agriculture le 27 février. Un signe préoccupant car, les grandes cultures, «c’est quand même le cœur du réacteur», a ajouté la directrice Laure Verdeau, se gardant toutefois d’avancer des chiffres, en l'absence de remontées de terrain finalisées. Interrogé par Agra Presse, le président de la commission bio de la FNSEA, Brice Guyau, estime que ce sera «environ 10% de surfaces en grandes cultures en moins au niveau national». De son côté, la Fnab (producteurs bio) confirme la perte de surfaces «surtout en céréales». «Je pense que ce sera au moins autant que l’année dernière», a confié son secrétaire national en charge de la Pac, Loïc Madeline. En 2023, les grandes cultures bio étaient en repli de 24 000 ha.
La Commission européenne a présenté le 26 février un, très attendu, paquet de simplifications (dit règlement omnibus) qui se propose d’amender pour les alléger (et pour certaines les reporter) trois législations environnementales touchant les entreprises : la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD), la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) et le mécanisme d'ajustement carbone (CBAM) –ou taxe carbone. Pour la CSRD, son champ d’application va être nettement réduit puisque seules les entreprises de plus de 1.000 salariés et qui ont soit un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros, soit un bilan supérieur à 25 M€ y seront soumises (contre 250 salariés et 50 M€ de chiffre d'affaires ou 25 M€ de bilan initialement prévus). Le champ d’application de la taxe carbone européenne qui s'applique (pour l'instant de manière transitoire) aux engrais mais aussi à l'électricité ou l'acier, va lui être réduit avec l’introduction d’un seuil de 50 tonnes par importateur, ce qui exclurait 90% des importateurs, principalement des PME, «tout en couvrant plus de 99% des émissions concernées», assure Bruxelles.
D'après les informations du quotidien argentin La Nación, le 12 février, la société de biotech Bioceres a renoncé à produire son blé OGM en Argentine et à en commercialiser les semences. Censées être plus résistantes à la sécheresse grâce à l'ajout d'un trait génétique de tournesol baptisé HB4, ces variétés étaient les premières et, à notre connaissance, les seules variétés de blé OGM commercialisées dans le monde. Le blé HB4 est cultivé et consommé en Argentine depuis deux ans sur une surface plus 50 000 hectares.
Au Sia ce 26 février, l’association Solaal, organisatrice du don agricole, a présenté le dispositif expérimental des Parcelles solidaires, consistant à faire cultiver sous convention des parcelles inutilisées, dont les produits (au sens large) sont destinés à des associations d’aide alimentaire. La récolte peut être donnée directement, ou bien le bénéfice tiré de sa vente peut servir à acheter d'autres denrées pour les associations. La présidente de Solaal, Angélique Delahaye, a considéré que ce développement allait représenter un long travail du fait des très nombreux aspects que peut revêtir l’exploitation de «parcelles solidaires», et des contraintes matérielles ou sanitaires.
Signée le 26 février sur le Salon de l’agriculture, la convention entre la MSA et France Travail prévoit que les exploitants agricoles bénéficiant du RSA seront finalement exemptés de l'obligation de réaliser 15 heures d’activité d’insertion hebdomadaires, comme cela est prévu dans le cas général par la loi Plein emploi. «C’est un grand soulagement pour tous mes collègues agriculteurs et agricultrices», s'est félicité Jean-François Fruttero, président de la CCMSA.
Cinq distributeurs (Carrefour, Coopérative U, Intermarché, Auchan et Casino), à l’exception de E. Leclerc, réunis autour de l’animatrice Karine Le Marchand ont dévoilé le 26 février trois mesures pour soutenir les agriculteurs français. Sous onze conditions (taille, difficultés, transformation à la ferme, animations...), des agriculteurs auront un accès et des conditions tarifaires privilégiés auprès des magasins proches de chez eux. Des «alertes surproduction» seront lancées en cas de crise par les enseignes qui en appellent à la collaboration des médias grand public. Enfin, les distributeurs vont créer un «observatoire des filières d’avenir» ouvert aux parties prenantes de l’agriculture pour identifier et développer les filières à fort potentiel.
Le nouveau président de la chambre d’agriculture de Gironde a été élu le 25 février: il s’agit de Jean-Samuel Eynard, viticulteur et président de la FDSEA départementale. Une élection surprise, car la Coordination rurale avait remporté le scrutin du 31 janvier avec 36,75%, soit seulement six voix d’avance sur la liste FDSEA-JA (36,48%). La CR dispose de 12 sièges dans le collège 1 (chefs d’exploitation), contre trois pour la FDSEA et trois pour la Confédération paysanne. Le président proposé par le syndicat majoritaire a finalement été élu par 20 voix sur les 36 que compte l’assemblée plénière de la chambre, avec le soutien des autres collèges (salariés, organisations, anciens exploitants, propriétaires, etc.). Un cas de figure aussi observé en Lozère.
Un accord entre les filières française et marocaine portant sur la saisonnalité de la commercialisation des tomates devrait être signé aux alentour du 15 mars, a indiqué Légumes de France (FNSEA) à Agra Presse, confirmant les informations de France télévision. L’objectif de l’accord, dont les contours restent à définir, est d'éviter, à partir de 2026, que la production marocaine de tomates cerises ne vienne concurrencer la française quand elle est en pleine production. Des discussions entre les deux parties, sous l’égide du ministère de l’agriculture, se sont déroulées le 24 février dans l’après-midi sur le Salon de l’agriculture.