
Alors que les taxes américaines sur les importations d’acier et d’aluminium sont entrées en application, l’UE a décidé de répliquer. En marge de la plénière de Strasbourg du 12 mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a présenté les rétorsions européennes pour un montant total de 22,5 milliards d’euros (Md€). En plus des mesures de rééquilibrage de 2018 (4,5 Md€), Bruxelles prévoit un nouveau paquet de sanctions d'environ 18 Md€ qui pourrait concerner certains produits agroalimentaires américains comme les volailles, la viande bovine, les produits laitiers et, surtout, le soja. Ces nouvelles mesures, qui doivent encore faire l'objet de discussions, pourraient être mises en place d'ici mi-avril. Dans l'intervalle, l'UE souhaite maintenir un dialogue avec Washington pour trouver une solution pérenne.
La FSA (agence sanitaire britannique) a annoncé le 10 mars les huit lauréats* de son programme d’évaluation des produits d’agriculture cellulaire (CCP, pour Cell-Cultivated Products). D'après un communiqué, « l’agence s’engage à réaliser l'évaluation complète de la sécurité de deux CCP au cours des deux prochaines années », préalable à une commercialisation outre-Manche. Les aliments concernés : du sucre, de la viande et des produits laitiers, produits à partir de cellules prélevées sur des animaux ou plantes, puis cultivées dans des bioréacteurs. Au-delà de l’évaluation sanitaire, le programme fournira des lignes directrices aux autorités, afin « d'évaluer plus efficacement les demandes de création de CCP ». * Hoxton Farms, BlueNalu, Mosa Meat, Gourmey, Roslin Technologies, Uncommon Bio, Vital Meat et Vow.
Contrairement aux grandes cultures, pour lesquelles les indices de fréquence de traitement (IFT) de pesticides stagnent, les principales cultures légumières françaises ont connu des progrès significatifs dans la baisse des usages depuis dix ans, selon l'enquête Pratiques culturales 2022 publiée le 7 mars par le ministère de l'Agriculture. La réduction la plus importante est observée en tomates, où l'IFT total a reculé de plus d'un tiers, à 6,5 en 2022, contre 10,3 en 2019 et 2013. En carottes, l'IFT a baissé d'un point, à 6,6 en 2022 (contre 7,7 en 2019 et 8,02 en 2013). En fraises, l'IFT a baissé de 1,5 point, à 5,4 (contre 6,9 en 2019 et 6,37 en 2023). En melon, la baisse est de 2,8 points, avec un IFT total de 4,9 en 2022 (contre 7,7 en 2019 et 6,25 en 2013).
Lors d'une conférence de presse le 11 mars organisée par La Coopération Agricole - Luzerne de France, le directeur général de Désialis (commerçant français de luzerne déshydratée) Pierre Bergoc a annoncé s'attendre « à une baisse de plusieurs milliers d'hectares de la surface de luzerne », lors des deux prochaines années, sur la zone d'influence de la société, qui commercialise les volumes produits sur environ 80 % de la sole nationale. Cette dernière s’élevait à 68 000 ha en 2023. Plus en détail, Désialis projette pour le moment un recul de 5 % de la sole entre les étés 2023 (récolte 2024) et 2024 (récolte 2025). Un nouveau repli de 5 % est attendu à l'été 2025 (récolte 2026). La raison : la chute des cours mondiaux et français, plombant la rentabilité des producteurs, qui seraient amenés à abaisser leurs plantations.
L’intersyndicale de l’Office français de la biodiversité (OFB) va déposer «un recours contentieux devant le Conseil d’Etat» contre le port de l’arme discret notamment par étui "inside", apprend-on auprès du syndicat Unsa Ecologie. Ce recours sera déposé «très bientôt», précise son secrétaire général Eric Gourdin.
Un foyer de fièvre aphteuse a été confirmé en Hongrie dans une ferme située près de la frontière slovaque et à 50km de l'Autriche, a indiqué la plateforme d'épidémiosurveillance Esa le 7 mars. «A ce jour, l’origine de la contamination n’est pas connue. Le sérotype en cause n’a pas encore été identifié». Selon l'Esa, la maladie n'avait pas été détectée dans le pays depuis 50 ans. D'origine virale, cette épizootie très contagieuse pour les animaux mais inoffensive pour les humains a refait son apparition près de Berlin en janvier, une première dans l'Union Européenne depuis 2011.
Lors d’une conférence de presse tenue le 7 mars à Arles, le président de la FNEDT (entreprises de travaux agricoles et forestiers) Philippe Largeau, a déclaré prévoir une baisse moyenne du chiffre d’affaires des entreprises du secteur «de 20 % en 2024». Le niveau exact n’a pas été communiqué, et sera connu l’an prochain, précise l’organisation. Le dirigeant précise que les situations sont très variables selon les secteurs géographiques et d’activité: «on constate des reculs allant de 5 % à 80 %» - les travaux forestiers sont les plus touchés. L'effritement du chiffre d'affaires s'explique par la météo particulièrement difficile en 2024, réduisant notamment les surfaces de céréales récoltées, et donc les demandes en prestations de récolte.
Lundi 10 mars
Conférence de presse de l'Afa (adjuvants)
Mardi 11 mars
Vote des États membres sur l'interdiction du flufenacet et du flutolanil (comité permanent sur les produits phytosanitaires, jusqu'au 12)
L'Assemblée examine la PPL sur les Safer
La Coméco de l'Assemblée examine la PPL SRP+10
Conférence de la Coopération agricole Luzerne déshydratée
Conférence de presse de la FNCCR (régies) sur l'eau potable
Visioconférence stress hydrique/choux-fleurs (Vegepolys)
Conférence de presse Medfel 2025, à Paris
Mercredi 12 mars
Journées Pesticides de Végéphyl, à Montpellier (jusqu’au 13)
Conférence de presse des sénateurs de la Coméco sur la PPL sur l'assouplissement du ZAN
Jeudi 13 mars
Le Sénat examine la PPL sur l'assouplissement du ZAN
Conférence de Saipol sur la cameline (biocarburants)
États généraux de la lutte contre le gaspillage alimentaire
L'Inrae présente les résultats de 14 projets Dephy Expé
Vendredi 14 mars
Examen par les ambassadeurs des États membres (Coreper) du compromis sur les NGT
Assemblée générale des Agriculteurs Méthaniseurs de France, dans le Rhône
Remise du prix Benoît Maria pour l'agroécologie paysanne
Université de la Terre de l’Unesco, avec l’OFB
Selon une première version du texte obtenue par Agra Presse, actuellement en phase de consultation au sein des services de la Commission européenne et destinée à être présentée début avril, Bruxelles reprendrait bien les principales recommandations du groupe à haut niveau sur le vin, qui a rendu ses conclusions en décembre. À ce stade, les mesures sont toujours sujettes à des modifications. Le paquet de mesures prévoit notamment, en matière de gestion de la production, une période de validité plus longue des autorisations de replantation (huit ans), une suppression des pénalités administratives pour les autorisations de replantation non utilisées (allouées avant le 1er janvier 2025) et un maintien pour la non-utilisation des autorisations pour nouvelles plantations.
La Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) a annoncé le 5 mars avoir saisi Bruxelles contre les Safer. « Deux plaintes ont été déposées devant la Commission européenne », a déclaré le président Loïc Cantin. L’une vise les Safer pour « abus de position dominante ». L’autre est dirigée contre l’Etat, leurs aides publiques étant « illégales », en l’absence de notification à Bruxelles, selon l’organisation syndicale. La Fnaim reproche aux Safer de capter une part croissante du marché immobilier rural : « 78 % des transactions ne concernent pas l’activité agricole ». « Grâce à leurs prérogatives exorbitantes et à des avantages fiscaux injustifiés, les Safer faussent le jeu de la concurrence. »
Lors de la session d’installation de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, le 3 mars, le président sortant Arnaud Bessé a été réélu, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. Une élection surprise pour ce membre de la FDSEA, car la Coordination rurale (CR) était arrivée en tête du scrutin fin janvier, avec 42,91 %, soit 17 voix d’avance sur la liste FDSEA-JA (41,54 %). Bien que disposant de 13 sièges dans le collège 1 (chefs d’exploitation), la CR n’a pas rassemblé de majorité parmi les autres collèges – la chambre du Loir-et-Cher compte en tout 36 élus. « La colère des agriculteurs n'a pas été entendue », a réagi le candidat de la Coordination rurale Édouard Legras, annonçant le dépôt d’un recours devant le tribunal administratif.
Le président américain Donald Trump a annoncé, le 3 mars sur son réseau social Truth Social, la mise en place de droits de douane sur les importations de produits agricoles aux États-Unis à compter du 2 avril. «Aux grands agriculteurs des États-Unis: préparez-vous à commencer à produire beaucoup de produits agricoles à vendre à l'intérieur des États-Unis», indique-t-il. Et d’ajouter: «Amusez-vous bien!». Après s’être attaqué à la sylviculture, à l'acier et à l'aluminium, cette annonce marque une nouvelle étape dans la politique commerciale agressive lancée par le locataire de la Maison Blanche depuis son retour au pouvoir en janvier.
Lors du lancement du concours Graines d’agriculteurs, le 27 février au Salon de l’agriculture, Annie Genevard a annoncé une aide de 10 M€ pour les «jeunes viticulteurs qui subissent gravement les effets du changement climatique», rapportent les Jeunes agriculteurs (organisateurs du concours). Comme le précise un communiqué du syndicat le 28 février, ces fonds proviennent de l’enveloppe prévue pour l’arrachage définitif, qui n’a pas été entièrement consommée. JA salue une aide qui «apportera un réel soutien aux jeunes viticulteurs se trouvant en grande fragilité» et demande «l’ouverture du guichet dans les plus brefs délais».
La Confédération paysanne a mené une action coup de poing sur le stand de Phyteis (ex-UIPP) au Salon de l’agriculture le 28 février. Emmenées par des apiculteurs et apicultrices, une trentaine de personnes se sont dirigées vers le stand de la fédération de fabricants de pesticides pour apposer sur les murs des autocollants portant les mentions «Les pesticides tuent, et pas seulement les abeilles» et «Non aux néonicotinoïdes». Les manifestants ont déversé des abeilles mortes sur le stand, lesquelles dégageaient, au fil des minutes, une odeur nauséabonde. «On voit nos ruches et nos abeilles mourir. Nous avons amené des abeilles mortes pour vous montrer ce que nous subissons au quotidien», a tancé au micro l'apicultrice Muriel Pascal.
«Nous quittons Interapi» (interprofession apicole), a annoncé la Confédération paysanne en conférence de presse au Salon de l’agriculture le 28 février. Soutenue par la porte-parole Laurence Marandola, la membre de la commission apicole Muriel Pascal a dénoncé «de graves dysfonctionnements», malgré les efforts entrepris «depuis 2016» pour structurer la filière, qui a fait naître Interapi en janvier 2018. Parmi les principaux griefs évoqués: une cotisation volontaire étendue (CVE) inéquitable, une «sur-représentation de la FNSEA» dans les instances et un «gros désaccord avec le président d’Interapi» sur la gestion de la crise des méventes de miel en 2023-2024.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher va présenter le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3) «en début de semaine», a-t-elle annoncé sur France Info, le 28 février, au détour d’une question sur l’adaptation des littoraux et îles aux risques climatiques. Ce nouveau Pnacc, qui a été mis en consultation publique fin octobre pour deux mois, vise à préparer la France à une trajectoire de réchauffement de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle; pour rappel, 2024 a dépassé le seuil de +1,5°C. Il prévoit des mesures relatives à l’agriculture, à propos desquelles la ministre n’a pas apporté de nouvelles précisions.
Ce matin du 27 février 2025 en conseil d’administration, le CNPO (interprofession de l’œuf) a conclu un accord interprofessionnel sur le financement de l’ovosexage des poulettes, apprend-on auprès de cette source. Le nouveau dispositif est conclu pour 18 mois à compter du 1er mars. Il étend l’obligation de cotisation aux grossistes, qui approvisionnent en œufs coquille les métiers de bouche, alors que seules les GMS cotisaient dans le cadre du précédent accord interprofessionnel. La cotisation est de 0,39 centimes la centaine (contre 0,59 cents de décembre 2024 à février 2025) jusqu’au 1er septembre 2025, puis elle sera fixée à 31 cents.
Le réseau des programmes PMEA (Prévention du mal-être agricole) au sein des caisses de la MSA a traité plus de 7 200 signalements sur les dix-huit derniers mois dont 2 800 au premier semestre 2024, a-t-il été indiqué lors d’une conférence de presse de l’assurance sociale agricole, le 27 février au salon de l’Agriculture. Ce qui souligne une progression de 64% sur la période. Par ailleurs, le système Agri Ecoute a enregistrés 2318 appels qualifiés sur 2023 et 1889 sur le premier semestre 2024, soit une augmentation de 57%.
Mercredi 5 mars
Conférence de presse FNAIM (immobilier) sur des actions en justice contre les Safer
Jeudi 6 mars
Congrès de la FNEDT (entreprises de travaux agricoles), à Arles, jusqu'au 7
L'Assemblée examine la PPL Vignes en friche
L'Assemblée examine la PPL Frelon asiatique
Dans un contexte de baisse de production d’œufs et de flambée des prix, la secrétaire d’État à l’Agriculture des États-Unis Broke Rollins a annoncé, le 26 février, l'engagement d'un milliard de dollars (Md$) pour mettre en œuvre une stratégie «solide» de lutte contre l’influenza aviaire. La recherche de vaccins contre l’influenza est soutenue à hauteur de 100 millions de dollars. La vaccination est envisagée pour les poules et les dindes, mais pas pour les poulets en raison du risque à l’export, ce que la filière du poulet salue, selon le journal agricole américain The Hagstrom Report.