Le distributeur E.Leclerc a été sanctionné d'une amende de 38 millions d'euros (M€) pour avoir dépassé la date limite des négociations commerciales avec 62 de ses fournisseurs, a annoncé la DGCCRF (Répression des Fraudes) à l'AFP le 14 août. Industriels et distributeurs ont habituellement jusqu'au 1er mars pour s'accorder, mais le gouvernement avait avancé la date butoir de ces négociations cette année, dans l'espoir d'une répercussion rapide en magasin des baisses de prix de certaines denrées, après une période de forte inflation. «La société Eurelec Trading SCRL», la centrale d'achat européenne de E.Leclerc, a ainsi écopé d'une amende de 38 067 000 € «pour 62 manquements à son obligation de signature des conventions conclues avec ses fournisseurs au plus tard les 15 et 31 janvier 2024», a précisé la DGCCRF.
Alors que la France a engrangé l’une de ses pires moissons depuis 40 ans, la Codar (Commission d’orientation et de développement des assurances récolte) se «réunira dès le mois de septembre», ce qui permettra d’accélérer le versement des indemnités de l’assurance récolte, a annoncé le ministère de l’Agriculture le 12 août. Selon son communiqué, il s’agit d’une «accélération de près de six mois par rapport au calendrier habituel». Lors de cette échéance rapprochée, la Codar sera en mesure de «statuer sur les demandes de reconnaissance que les services départementaux vont faire établir d’ici la première quinzaine de septembre». Par ailleurs, le ministère dit avoir obtenu «l’autorisation de verser, au 16 octobre, une avance de 70% sur les aides découplées de la Pac» (soit le maximum autorisé).
Le vaccin Hépizovac contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) a reçu une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) le 6 août, afin de pouvoir envisager une vaccination des bovins à l’automne. Selon le document d’autorisation, il permet de «prévenir la virémie (présence de virus dans le sang, NDLR) et réduire les signes cliniques systémiques y compris l'hyperthermie». Fabriqué par l’espagnol CZ Vaccines, il est administré à partir de deux mois, en deux injections «à trois semaines d'intervalle». Son autorisation a été «attribuée en prenant en compte une balance bénéfice / risque jugée positive», prévient l’ANMV (Agence nationale du médicament vétérinaire), qui a délivré l’ATU, «compte tenu d’une situation sanitaire nécessitant une vaccination en urgence».
«Une suspicion forte d'IAHP (influenza aviaire hautement pathogène, NDLR) a été posée dans un élevage» à Combourg, à mi-chemin entre Rennes et Saint-Malo, annonce la préfecture d’Ille-et-Vilaine dans un message envoyé aux professionnels le 12 août. L’élevage comprend 500 animaux (poulets, poules pondeuses, canards, pintades et oies), en bâtiment et en plein air. Via un arrêté préfectoral du 11 août, les pouvoirs publics ont mis en place une zone réglementée temporaire dans un rayon de 10 km (trois communes); les mouvements de volailles y sont «interdits à ce stade», indique la préfecture. S’il se confirme, ce cas sera le premier de la saison 2024-2025, qui a démarré le 1er août.
La campagne de vaccination volontaire contre le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) démarre lundi 12 août, avec deux jours d’avance sur le calendrier initialement prévu, a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 9 août. Au lieu des 4,6 millions de doses prévues, ce sont 6,4 millions de doses (1,1 million pour les ovins, 5,3 millions pour les bovins) qui seront «gratuitement fournies par l’État aux éleveurs» qui en font la demande. La campagne concerne une «zone de vaccination volontaire» qui couvre six régions* du nord et de l’est – ailleurs, les éleveurs pourront vacciner, mais à leur charge. Sur le plan sanitaire, selon le dernier bilan au 8 août, trois cas sont confirmés dans l’Aisne, le Nord et les Ardennes. La zone réglementé (150 km autour des foyers) a été ajustée en conséquence.
* Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté
Un nouveau foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, pouvant être mortelle pour les moutons, a été confirmé dans les Ardennes, le second recensé en France, a annoncé la préfecture le 9 août. Comme l’indique l’AFP, ce foyer a été identifié par le laboratoire de santé animale de l'Anses dans un élevage d'ovins du village de Vireux-Wallerand, à quelques kilomètres de la frontière avec la Belgique. «Seize autres élevages sont susceptibles d'être touchés» dans les Ardennes, précise la préfecture. «Des analyses sont en cours.» Un premier cas avait été confirmé le 7 août dans un élevage de Marpent (Nord), près de Maubeuge, et 22 suspicions étaient recensées le 8 août dans ce département. Deux suspicions ont également été recensées dans le Pas-de-Calais, selon la préfecture, et deux autres en Seine-et-Marne, d’après la FRSEA des Hauts-de-France.
La production française d’oléagineux devrait fondre de 8,1% par rapport à 2023 (à 6,25 Mt), tandis que celle des protéagineux s’effondrerait de 23% (à 685 000 t), estime le service de statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) dans une note de conjoncture publiée le 9 août. Pour l’ensemble des cultures, les surfaces et les rendements reculent sur un an, à l’exception du soja pour les rendements. Le colza, premier oléagineux cultivé en France, devrait voir sa production reculer de 7,6% (à 3,9 Mt), tandis que celle de tournesol chuterait de 10,1% par rapport au «record de 2023» (à 1,85 Mt). Malgré des rendements en légère progression, le soja est pénalisé par la fonte des surfaces (-4% de production, à 372 Mt).
La production viticole 2024 est estimée entre 40 et 43 Mhl, un niveau inférieur à 2023 (47,9 Mhl) et à la moyenne 2019-2023 (44,2 Mhl), selon les premières estimations établies au 1er août par le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste). Elle apparaît «en baisse dans presque tous les bassins viticoles», la Corse faisant exception avec une hausse par rapport à la moyenne quinquennale, souligne une note parue le 9 août. Parmi les explications, «le mildiou, favorisé par les conditions humides du début de l’été, touche la plupart des bassins viticoles et pourrait causer des pertes importantes». Des épisodes de gel ou de grêle ont aussi localement réduit les volumes de production.
Dans une note de conjoncture publiée le 9 août, Agreste confirme la dégringolade de la production française de céréales en 2024, à 54,8 Mt (-15,5%/2023; -14,3%/2019-2023). En particulier, la ferme France engrange «une des plus faibles récoltes des 40 dernières années» en blé tendre, avec 26,3 Mt (-24,9%/2023; -23,9%/2019-2023). Associé à des surfaces «exceptionnellement faibles» (4,2 Mha), le rendement moyen s’établit à 62,4 q/ha, en chute partout, sauf sur le littoral méditerranéen, «en raison des conditions météorologiques de l’hiver 2023». La baisse est généralisée pour toutes les céréales, sauf le maïs grain – dont la récolte n’a pas commencé: sa production est attendue en hausse, à 14 Mt (+8,4%/2023; +5,4%/2019-2023), grâce à des surfaces en progression et à un rendement dans la moyenne quinquennale (87,8 q/ha).
La préfecture du Nord a annoncé, le 7 août, qu’un premier foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 avait été identifié dans un élevage de moutons à Marpent. Ce foyer, «confirmé le 5 août» par l'Anses (agence sanitaire), est le premier en France de ce sérotype, «la maladie étant jusqu'alors présente uniquement aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique», souligne la préfecture. Depuis le 2 août, une zone régulée a été instaurée dans les territoires frontaliers avec la Belgique, avec des restrictions de mouvements d’animaux, dans l’objectif de «freiner la progression» de la FCO-3. La pression s’est accentuée ces derniers jours: après la détection d’un foyer dans une commune belge frontalière avec la France le 29 juillet, deux foyers ont été confirmés au Luxembourg le 2 août, dont l’un dans un élevage situé à 15 km de la frontière française.
Le guichet d’aide de crise aux apiculteurs a ouvert le 5 août, indique FranceAgriMer sur son site web. Les intéressés ont jusqu’au 20 septembre à 14h pour déposer leur demande d’aide. Annoncé le 23 février, puis précisé le 16 juillet par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le dispositif vise à prendre en charge une partie de la baisse du chiffre d’affaires 2023 des exploitations apicoles ayant subi «les conséquences économiques de l’agression de la Russie contre l’Ukraine». «Cette aide nationale sera dotée d’une enveloppe globale de 4,3 M€» a précisé FranceAgriMer à Agra Presse.
La récolte de blé tendre est estimée à 25,17 Mt, en recul de 27,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années (34,58 Mt), rapporte un sondage de terrain réalisé par Argus Media du 1er au 5 août. Le rendement moyen 2024 s’établit à 59,33 q/ha, soit une chute de 18,7 % par rapport à la moyenne quinquennale. «Les rendements de blé tendre sous les 60 quintaux par hectare avaient disparu depuis la fin des années 80 en France. Mais les aléas climatiques nous ramènent en arrière», déplore Gautier Le Molgat, directeur d’Argus Media France dans un communiqué du 6 août. Selon l’entreprise, les facteurs qui ont conduit à cette chute de rendements sont multiples: mauvaise implantation, asphyxie des racines par excès d’eau, forte pression des maladies et des adventices, températures trop faibles pendant la phase de reproduction ou encore manque d’ensoleillement.
Mercredi 7 août
Prognosfruit (prévisions pomme poires UE) à Budapest (Hongrie) jusqu’au 9
Le ministère de l’Agriculture annonce dans un communiqué du 31 juillet l’instauration d’une zone régulée le long de la frontière avec la Belgique afin de «freiner la progression» de la fièvre catarrhale ovine (FCO) du sérotype 3, non présent en France. La mesure est prévue par un arrêté du 4 juillet. Cette décision intervient après la détection d’un foyer dans la commune belge de Chimay, située à la frontière, le 29 juillet. La zone régulée s’étend du Pas-de-Calais à la Moselle (voir la carte). Dans les départements concernés, les déplacements vers le reste du territoire national sont restreints pour les animaux sensibles à la maladie (bovins, ovins, caprins), non transmissible à l’homme.
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L’entreprise française Gourmey, qui fabrique du foie gras à partir de cellules cultivées, annonce dans un communiqué du 26 avril, avoir déposé des demandes d’autorisation auprès de cinq marchés, dont l’Union européenne. La jeune pousse vise Singapour, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et l’Union européenne. Elle est la première à déposer une demande d’approbation auprès de la Commission européenne qui, après une première instruction de la candidature, peut transmettre le dossier à l’Efsa (autorité sanitaire) pour une évaluation des risques dans le cadre de la procédure «novel food», réputée comme l’une des plus exigeantes au monde.
La Commission européenne a annoncé, le 25 juillet, sa décision de saisir la Cour de Justice de l’UE d’un recours contre la France pour non-respect de la concentration maximale de nitrates fixée dans la directive Eau potable. «Sur une longue période, la concentration maximale de nitrates a été dépassée» dans l’eau potable fournie à une partie de la population, constate Bruxelles. Ce sont quelque 107 zones de distribution d’eau qui sont concernées dans sept régions: Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France, Occitanie et Pays de la Loire. La Commission européenne considère que les efforts déployés par les autorités françaises sont insuffisants pour répondre pleinement aux griefs qui lui sont faits depuis 2020.
Le rapport Charges et produits de la MSA pour 2025 confirme la tendance à la hausse du sur-risque du phénomène suicidaire au régime agricole. Comme souligné l'an passé sur la période 2017-2020, la MSA constate à nouveau «l’accroissement» du sur-risque de mortalité par suicide par rapport à l’ensemble des autres régimes, cette fois-ci sur la période 2018-2021. En 2021, le sur-risque était de 73% chez les plus de 65 ans (contre 83,1% sur 2020) et de 60% chez les 15-64 ans (30% en 2020).
La Cnaoc (vins AOC) et VinIGP (vins IGP) se «félicitent», dans un communiqué commun paru le 24 juillet, de la prise en compte de «l'agroforesterie» dans le calcul des superficies plantées déclarées aux douanes, aussi appelées surfaces CVI pour Casier viticole informatisé. La DGDDI (ministère de l'Economie) vient de publier une circulaire autorisant la prise en compte de «certains éléments utiles à la culture de la parcelle», tels que les arbres, les haies et les arbustes», rapportent les deux organisations professionnelles. Les limites fixées sont les suivantes : 20 arbres isolés par ha, 40 arbres alignés par ha, 15% de la superficie totale de la parcelle pour les haies), selon la Cnaoc et VinIGP.
Les membres de la commission de l’Agriculture du Parlement européen ont élu comme présidente, à l’occasion de leur première réunion le 23 juillet à Bruxelles, la Tchèque Veronika Vrecionova du groupe conservateur ECR (par 31 voix contre 8 et 10 abstentions). Pour le reste du bureau: le 1er vice-président sera le Roumain Daniel Buda du groupe PPE (droite), le 2e le PPE allemand Norbert Lins (président de la Comagri sous la précédente mandature) et le 3ele Français Eric Sargiacomo (social-démocrate). Quant au 4e vice-président, il n’a pas pu être désigné car les socialistes ont contesté le choix du PPE de proposer un homme (le Polonais Krzysztof Hetman) estimant que cela contrevenait à l’obligation de parité. Le vote est donc reporté au mois de septembre. La commission de l’Environnement (Comenvi) a choisi le socialiste italien Antonio Decaro comme président qui reprend la place du centriste Français Pascal Canfin.